Battement.
Mon sabre se lève au-dessus de ma tête. Je frappe en bougeant.
Battement.
Je vois le sabre de mon partenaire chasser le mien.
Battement.
Mon sabre change de trajectoire, et il …
Je m’arrête. J’ai encore cette vidéo en tête, celle qui tape dans mon monde et qui me dit que j’ai faux. Je n’arrive pas à m’en défaire, je n’arrive pas à aller de l’avant.
Alors je m’assieds, et je reprends depuis le début. Il y a quelques mois, j’ai commencé à étudier les phénomènes des guérisseurs, barreurs de feu et d’autres personnes soignant par ces biais.
Et je me suis laissé emporter. D’abord ma mère, quand je suis revenu à la maison, m’a dit qu’elle trouvait que je n’allais pas bien et qu’elle était contente que je sois rentré.
Ensuite cette vidéo, qui me dit que tous les essais pour prouver que leurs capacités sont réelles n’ont donné aucun résultat. La personne qui l’a faite a raison sur un raison sur un point, il faut réfléchir par soi-même. Je me suis fait emporter.
Respiration.
Je reviens sur ce qui me blesse le plus : les commentaires. Ils sont débordant de haine et de mépris.
Respiration.
J’ai insulté la personne qui a fait cette vidéo parce que je pensais que c’était ce qui me blessait. Je commence maintenant à y voir plus clair, je me laisse me guérir et je comprends que j’ai été débordé, une fois de plus.
Je me lève, et je prends une profonde inspiration. Mon esprit est plus clair et dans ma détente, des larmes coulent. Elles me rappellent la fois où en pratiquant le sabre avec Durand Sensei, j’ai commencé à être juste avec mon sabre, où j’ai accepté que je puisse toucher l’autre avec mon sabre, et peut-être le blesser. Les larmes avaient surgi ce jour-là aussi.
Respiration. Je reprends contact avec mon corps, qui m’attend. Je recommence à sentir le sentir frémir à chacun des battements de mon cœur.
Battement.
Je respire et je lève mon sabre.
Battement.
Je sens que je reprends ma place, ici et maintenant.
Battement.
Je sens la Terre à laquelle je viens de me joindre sous mes pieds.
Battement.
J’ai retrouvé une harmonie, et maintenant que je pratique, je vois mes pensées repartir dans tous les sens. Elles ne me tourmentent plus cependant, et je peux pratiquer en les laissant vivre sans perdre de vue mes enchaînements.
Bientôt, oui, bientôt, je pourrais me concentrer sur ma pratique, détaché, sans pensées. Alors je m’y glisse et je bats.