José Herrero Cortés – C’est beau. Simple

Tellement de travail en retard du travail à faire à la maison en plus des consultations que même deux mois n’ont pas servi à le rattraper. C’est samedi avant le déconfinement et, malgré le fait d’être capable de regarder le passé et de réaliser l’avancée et la mesure de l’énorme tâche accomplie, j’ai une sensation de défaite comme un gamin qui n’a pas pu tout étudier avant l’examen, alors qu’il avait tellement travaillé. Et ce sera le moment de récupérer et de faire face aux problèmes laissés en suspend pendant que je ne pouvais rien faire : encore plus de choses à faire. Le tout en pensant comment cette vie est une folie dans laquelle j’arrive à cumuler plus de deux mois de choses inachevées. Ainsi que ça été un luxe de voir grandir mon dernier bébé entre son 8e et son 10e mois et que la nouvelle vie qui commence …


Je sors avec la brique de mots que vous voyez en haut, bien enfoncée en haut de ma tête.
Je m’assois sur l’herbe humide en pente de mon petit jardin.
Le bois de tous les verts de l’autre côté de la vallée.
Le soleil se couche doux.
Moins de mots.
C’est beau.
Simple…


Dès que je me rends compte du bien-être du vide des mots dans ma tête j’ai une pensée pour ceux qui sont dans leur appartement : comment pourront-ils se décharger de leurs briques grâce au contact de la terre qui nous porte et qui nous décharge ? Et s’ils touchaient la prise de terre de leurs prises électriques ? Elle est en contact avec la terre ! Voilà une théorie folle, mais qui, en théorie, pourrait marcher, je vais leur dire. Comment ? Je vais faire une vidéo, non, une chaîne de vidéos, pour qu’ils essaient et voir leurs retours. Encore une tâche à faire en plus de tout ce qui reste à faire quand je regarde le futur. Et cette sensation dans la gorge qui étouffe les mots physiques pendant que les mots psychiques déballent sans contrôle du plan conscient de la psyché et le diaphragme qui bloque, et encore une brique, alors que, comme un vase, l’esprit est fonctionnel parce qu’il est vide.…


Tiens, ça bouge, un lombric qui laboure la terre en face de moi.
Qu’elle est belle l’herbe avec cette lumière.
Le soleil se couche sans brûler.
Tout est paisible autour.
C’est beau.
Simple…