Francis Seguin – Page blanche et crayons de couleurs

Parfois mes pensées vont ainsi… esquivant l’ombre projetée de l’indignation.
Envie de marcher pieds nus dans la rosée, d’une balade dans le jardin des mots.
Y dessiner des mots avec les couleurs du silence, des mots pour en parler, des gestes pour le dire.
D’abord une page blanche, effleurer l’étal des possibles…
Puis le désir va à la fenêtre et alentours, se hissent sur le toit du quotidien. Au loin, les bruits du monde…
Au-dessus les oiseaux décrivent le vide par un ballet suspendu; le vide sans quoi pas de créativité. La terre tombe parterre…
Au delà l’horizon, trait soutenu par le doute et l’espoir, sur ses crêtes ondule l’invitation…
Apparition de l’arc en ciel; accord parfais des éléments, coup de pinceau de l’éphémère, liberté en dehors des labyrinthes…
Liberté encore et encore…Ici je souhaite poser sur nôtre table un texte, celui d’un ami disparu (grand père de mes enfants).

Écoutez ! A toi Jean

Libre
Libre de vent, libre de pluie, libre de roses
De rues charmées en des quartiers joueurs
De champs apaisés d’ombre et lumière.
Libre de source encouragée
De métiers et d’ouvrages sonores et pensés
D’idées folles et maternelles, de pères attentifs à la vie échappée.
Libre de cathédrales que l’on engloutit plus. Mais qui surgissent chaque jour.
Libre d’allées et venues au gré de la raison et des cœurs.
Libre
Libre de mots. Libre de pleurs. Libre de force et de bêtise.
En des temps de bonheur ou de malheur trop vifs
De détresse obstinée ou d’invention voluptueuse.
Libre de solitude ou d’amour inconnu. Libre d’enchantement à des parfums sans nom.
Libre d’être plusieurs et se savoir unique. Libre d’enfant que je fus et serai.
Libre.
Je serai libre, au temps de la parole aventurée.
Jean Rivoire.

Clin d’œil et merci à toi Jean.
Pour tous, longue vie, bonne route, bon vent et que la voile se déploie… Je vous remercie

Francis Seguin